Synthétiseurs & piano du futur
L'existence des synthétiseurs et pianos numériques n'avait pas encore été mentionnée jusqu'ici. Mais dire qu'ils sont les pianos du futur est tout à fait faux : ils sont déjà des instruments du passé ! Déjà, entre 1918 et 1928, fut créé un instrument électronique très étrange appelé Ondes Martenot (du nom de son inventeur), qui permettait de très nombreux effets sonores révolutionnaires pour l'époque. Olivier Messiaen est un des compositeurs ayant beaucoup écrit pour cet instrument.
Suite à cela, de nombreux instruments étonnants utilisant la synthèse du son (d'où le nom "synthétiseur") virent le jour un peu partout dans le monde, et beaucoup de compositeurs du XXème siècle utilisèrent ces sons nouveaux et mystérieux, qui nous paraissent aujourd'hui parfois ridicules, mais qui à l'époque étaient absolument inimaginables. Et pour produire ces sons, les claviers s'imposèrent comme un des moyens les plus simples !
Dans les années 1960-70, de nombreux groupes de rock ou de jazz contribuèrent à populariser les synthétiseurs, sous des formes encore assez primitives souvent, mais qui permettaient déjà une véritable recherche de fabrique (de synthèse) du son. Un synthétiseur très célèbre en son temps, le Moog (inventé par l'ingénieur électronicien américain Robert Moog en 1964), est par exemple beaucoup utilisé par Vangelis, le groupe de rock Pink Floyd, les Beatles, ou plus récemment par Daft Punk.
Extrait de « Song to the Pharoah Kings »,
de Chick Corea (1974)
Les synthétiseurs continuent d'être perfectionnés : en 2013, par exemple, est inventé le Seaboard. Sous un clavier en silicone, l'appareil possède toute une série de capteurs de pression, transformant les touches en une surface tactile dynamique, qui peut générer des notes mais aussi changer le son, la hauteur, le vibrato, faire des glissandos... On retrouve ainsi des sensations lointaines comme celles des Ondes Martenot, voire du très ancien clavicorde (et la boucle est bouclée !).
Et si les synthétiseurs furent les grands vainqueurs de l'évolution du XXème siècle, notre bon vieux piano mécanique, avec ses marteaux, ses cordes et son fameux levier de répétition n'est pas en reste d'innovations. Citons par exemple une quatrième pédale, dite "pédale harmonique", qui fut brevetée en 2011, et qui permet des jeux de résonances très subtiles.
De même, un tout nouveau piano, l'Opus 102, a été présenté en 2015 par Stephen Paulello, pianiste et facteur de pianos. Ce piano possède non pas 88 touches, comme les pianos existant jusqu'alors, mais 102 ! 9 touches de plus dans le grave, 5 touches de plus dans l'aigu, et une conception toute nouvelle qui laisse plus d'espace aux cordes pour vibrer et propager le son.